Le samedi politique

Le Samedi Politique avec Pierre-Yves Rougeyron - France, Russie, Ukraine : qui survivra à Macron ?

Publiée le 30/04/2022
Dimanche dernier, le verdict est tombé. Plus de 58% des Français ont préféré voter pour qu’Emmanuel Macron reste à la tête de la France cinq ans supplémentaires face à Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement National. Un vote loin du plébiscite qui pose néanmoins question. Après un premier mandat d’une dureté inédite pour un grand nombre de Français, le Système a su se maintenir en misant sur un coup arithmétique. Dès le soir du premier tour, le 3ème homme, Jean-Luc Mélenchon, avait assommé sa consigne : tout sauf Marine Le Pen. Résultat : les électeurs de la France Insoumise / Union Populaire se sont abstenus en masse, ou ont préféré voter pour le candidat de la retraite à 65 ans. Un paradoxe de plus en plus courant dans les rangs de l’extrême-gauche, dépourvue du vote ouvrier depuis un moment. La France, par son morcellement, subi donc une nouvelle ère Macron. Une ère qui s’annonce encore plus dangereuse que la première. En effet, en plus du terrain social particulièrement explosif dû à l’inflation et aux réformes à venir, le conflit en Ukraine s’envenime chaque jour un peu plus. A peine l’élection d’Emmanuel Macron acquise, l’Union européenne a accéléré ses livraisons d’armes à Kiev, la France étant une des plus grosses contributrices. Les sanctions financières se poursuivent et pénalisent avant tout l’espace économique et le peuple européens. Une situation aussi explosive sur le plan national qu’international face à laquelle Emmanuel Macron pourrait bien jeter de l’huile sur le feu.

Le Samedi Politique avec Jacques Baud - Ukraine - Israël : regards croisés sur le narratif de guerre

Publiée le 16/03/2024

Les conflits en Ukraine et israélo-palestinien ont d’incroyables similitudes. D’abord, l’un comme l’autre déchaine les passions, avec son corolaire, une information souvent biaisée. Et si les médias sont à l’origine de bien des contre-vérités sur les deux guerres qui occupent l’essentiel de l’espace journalistique, les hommes politiques, y compris les plus hauts dirigeants, prennent également part à ce narratif de guerre qui agit comme un rayon paralysant. C’est d’ailleurs une nouvelle triste démonstration de cet état de fait qu’Emmanuel Macron a proposé aux Français jeudi soir dans le cadre de ses déclarations sur l’envoi de troupes au sol.

Sur le conflit en Ukraine comme sur les affrontements en Israël et à Gaza, chaque configuration est simplifiée à l’extrême pour déterminer un camp du Bien face à un camp du Mal. Au premier, on attribue toutes les vertus mais aussi tous les droits, au second la brutalité et le crime. Parmi les manipulations, celles qui consistent à dater le début des conflits en faisant fi de leur histoire plus longue.

Ancien colonel des renseignements suisses et ancien chef de la doctrine des opérations de paix à l’ONU, Jacques Baud a publié un grand nombre d’ouvrages dont quatre consacrés à la guerre en Ukraine : le dernier opus "L’art de la guerre russe : Comment l’Occident a conduit l’Ukraine à l’échec" chez Max Milo (disponible ici : https://boutiquetvl.fr/tous-les-livres/jacques-baud-l-art-de-la-guerre-russe-comment-loccident-a-conduit-lukraine-a-lechec). Il vient de faire paraître "Opération Déluge d’Al-Aqsa - La défaite du vainqueur", toujours chez Max Milo (disponible ici https://boutiquetvl.fr/tous-les-livres/jacques-baud-operation-deluge-d-al-aqsa-la-defaite-du-vainqueur). L’occasion d’observer les mécanismes communs et les divergences de traitement dans les deux narratifs de guerre.