Le samedi politique

Le Samedi Politique avec Caroline Galactéros : Un nouvel ordre mondial ?

Publiée le 30/11/2019
Caroline Galactéros est géopolitologue, directeur du cabinet de conseils Planeting et présidente du think-tank Géopragma. Avec nous, elle dessine les contours de la réoganisation mondiale. Où est donc bien passée la feuille de route géopolitique de l’Union Européenne ? Alors que le monde bouge et que les grandes puissances s’imposent, nous perdons pied. Au Mali, alors que la France vient de payer le lourd tribut de 13 soldats de la force Barkhane morts au combat, les renforts internationaux sont aux abonnés absents. L’OTAN, jugée par Emmanuel Macron en "état de mort cérébrale", marche à deux vitesses, affublée d’une Turquie qui ne respecte que ses intérêts et ceux de ses alliés plus ou moins avoués. Les défaites diplomatiques au Proche et Moyen Orient s’enchaînent pour l’UE et particulièrement la France qui naguère avait une véritable influence sur ces zones. A mesure que Paris est évacuée, d’autres puissances prennent pied. La Russie s’est imposée en Syrie et la Chine est déjà sur place pour tirer profit de la reconstruction. Le conflit contre les djihadistes se solde à nouveau par une démonstration criante du manque de clairvoyance des Européens alors même que le terrorisme frappe également sur leur sol. L’Europe va-t-elle enfin se réveiller, défendre ses intérêts et renouer avec la "realpolitik", ou va-t-elle s’évanouir dans le nouvel ordre mondial ?

Le Samedi Politique avec Jacques Baud - Ukraine - Israël : regards croisés sur le narratif de guerre

Publiée le 16/03/2024

Les conflits en Ukraine et israélo-palestinien ont d’incroyables similitudes. D’abord, l’un comme l’autre déchaine les passions, avec son corolaire, une information souvent biaisée. Et si les médias sont à l’origine de bien des contre-vérités sur les deux guerres qui occupent l’essentiel de l’espace journalistique, les hommes politiques, y compris les plus hauts dirigeants, prennent également part à ce narratif de guerre qui agit comme un rayon paralysant. C’est d’ailleurs une nouvelle triste démonstration de cet état de fait qu’Emmanuel Macron a proposé aux Français jeudi soir dans le cadre de ses déclarations sur l’envoi de troupes au sol.

Sur le conflit en Ukraine comme sur les affrontements en Israël et à Gaza, chaque configuration est simplifiée à l’extrême pour déterminer un camp du Bien face à un camp du Mal. Au premier, on attribue toutes les vertus mais aussi tous les droits, au second la brutalité et le crime. Parmi les manipulations, celles qui consistent à dater le début des conflits en faisant fi de leur histoire plus longue.

Ancien colonel des renseignements suisses et ancien chef de la doctrine des opérations de paix à l’ONU, Jacques Baud a publié un grand nombre d’ouvrages dont quatre consacrés à la guerre en Ukraine : le dernier opus "L’art de la guerre russe : Comment l’Occident a conduit l’Ukraine à l’échec" chez Max Milo (disponible ici : https://boutiquetvl.fr/tous-les-livres/jacques-baud-l-art-de-la-guerre-russe-comment-loccident-a-conduit-lukraine-a-lechec). Il vient de faire paraître "Opération Déluge d’Al-Aqsa - La défaite du vainqueur", toujours chez Max Milo (disponible ici https://boutiquetvl.fr/tous-les-livres/jacques-baud-operation-deluge-d-al-aqsa-la-defaite-du-vainqueur). L’occasion d’observer les mécanismes communs et les divergences de traitement dans les deux narratifs de guerre.