GéoPôles

Géopôles - Moyen-Orient : risque de guerre imminent

Publiée le 08/10/2019
Les tensions dans le Golfe persique ont atteint en ce mois de septembre un niveau très élevé pouvant provoquer une guerre générale et une crise pétrolière, et par conséquent économique, mondiale. Depuis l'élection de Donald Trump et le changement de cap de la politique américaine vis-à-vis de l'Iran, les accrochages et incidents en tout genre n'ont cessé dans la région. Etouffée économiquement par un embargo très dur, l'Iran tente depuis un an de gesticuler par des représailles contre les intérêts occidentaux dans la région : mines contre des pétroliers, arrestations de ressortissants européens, détournement de navires britanniques… Au début du mois de septembre, ce sont des champs pétroliers et des raffineries d'Arabie saoudite, principale alliée des Etats-Unis dans la région, qui ont été attaqués par des drones et des missiles. Environs 50% des ressources pétrolières de la monarchie saoudienne sont anéanties, tout accuse l'Iran de cette attaque, les menaces de représailles n'ont pas tardé, l'envolée du prix du pétrole non plus. Allons-nous vers une nouvelle guerre dans la région, sommes-nous à la veille d'un nouveau choc pétrolier ? ou la montée en puissance de ce conflit débouchera-t-elle paradoxalement sur une négociation et une solution pacifique ? Richard Haddad reçoit Houchang Nahavandi, ancien ministre de la monarchie iranienne, ancien Recteur de l'Université de Téhéran, Lauréat de l'Académie Française et ancien professeur des universités de Paris, pour nous éclairer sur les dessous de cette crise, les rapports de force et la tactique des uns et des autres.

Géopôles - Liban : implosion du système multi-confessionnel

Publiée le 13/04/2023

Le Liban vit une crise économique et financière sans précédent depuis trois ans, à cela s’est ajouté une crise politique et l’effritement de l’Etat et des institutions. Le mandat du dernier président s’est achevé après les élections législatives qui ont donné une majorité à l’opposition l’année dernière. Le Hezbollah et ses alliés n’admettent pas l’élection d’un président issu du camp adverse qui exigerait leur désarmement. Ils bloquent donc l’élection en provoquant un défaut de quorum (deux tiers des députés présents lors du vote) au Parlement. Quand ils sont dans l’incapacité d’imposer un chrétien qui leur obéit à la tête de l’Etat, ils bloquent les institutions.
Aucune réforme économique n’a été faite, aucune loi n’a été votée et les aides du FMI ne peuvent être accordées sans cela. Le pays et sans président depuis cinq mois et sans vrai gouvernement depuis plus de deux ans. Ceux qui bloquent les institutions n’en ont que faire. Le Hezbollah, en plus de posséder une puissante milice armée, a créé en toute illégalité sa banque (qui échappe à la Banque Centrale), ses institutions, son système de santé… L’effondrement de l’Etat est son but, il veut construire un nouveau Liban à son image.
Richard Haddad reçoit Antony Khoury, avocat franco-libanais et responsable du bureau des Jeunes Forces Libanaises en France (parti politique le plus représentatif des chrétiens du Liban), ainsi que Marc Mercoss, étudiant libanais en droit à la Sorbonne et coordinateur des oppositions libanaises. Hommes de terrain et militants politiques, leur éclairage sur la situation politique libanaise est précieux et nous éclaire sur la faillite du modèle multi-confessionnel et multi-culturel dont on nous vante les mérites en France avant de nous l’imposer.