La photo de Philippe Schmitt, militaire et père de l’héroïque Anne-Lorraine, assassinée de 32 coups de couteau en 2007, était affichée sur le «mur des cons».du syndicat extrémiste de la magistrature (SM). Son témoignage devant la XVIIe chambre correctionnelle de Paris a bouleversé la Cour.
.«C’est mon fils qui m'a appris que je figurais sur le mur des cons, c'est-à-dire la liste noire du SM. Dans un premier temps, j'ai été incrédule. Puis j'ai dû me résoudre que c'était le cas, ce qui a provoqué ma stupeur, ma colère et mon dégoût. Nul ne peut me reprocher de ne pas me résigner à ce que d'autres jeunes femmes subissent le même martyre qu'Anne-Lorraine. J'ai servi d'exutoire à la prévenue. Mais c'est la mémoire de ma fille qu'on insulte, ce qui traduit le mépris et le sectarisme de cette organisation à l'égard des familles de victimes. Sur le Mur, il n'y a pas de photos de criminels, de violeurs, de pervers, mais des élus de la Nation, des journalistes et des pères de victime…Rendre la justice exige une éthique, de l'exemplarité et de la dignité, pas d'insulte, de dérision ou de moquerie. Ce Mur est une atteinte considérable à la justice et à la confiance que les citoyens lui accordent. En mai 2013 [l'affaire a été révélée en avril] j'ai reçu un mail du SM dans lequel la prévenue se justifie. Mardi dernier, enfin, cinq ans après j'ai entendu ici des excuses. Mais toujours pas de regrets: dans cinq ans, peut-être? Je suis un père meurtri, pas un responsable politique. Au nom de la mère, des frères et sœurs d'Anne-Lorraine, je demande réparation pour cette injure ».