Une centaine de prisonniers djihadistes se seraient échappés des camps dans lesquels ils étaient retenus, suite à la récente offensive militaire turque dans le nord de la Syrie, selon un haut responsable américain. Une nouvelle inquiétante qui confirme la fuite de nombreux djihadistes du groupe EI annoncée plus tôt par les kurdes.
« Nous dirions que leur nombre est maintenant supérieur à 100. Nous ne savons pas où ils se trouvent », a déclaré James Jeffrey, émissaire américain pour la Syrie, devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine.
Actu17Beaucoup de prisonniers d'origine étrangère
L'administration kurde pour le nord et l'est de la Syrie, avait
annoncé le 13 octobre que certaines familles de membres de l'Etat islamique avaient réussi à s'enfuir du camp de déplacés d'Ain Issa, au nord de Raqqa (Syrie), après le bombardement du site par les forces turques. L'attaque de ce camp de déplacés détenant des milliers de membres des familles de terroristes de l'Etat Islamique représente "un soutien à la relance de l'organisation Daesh".
"Plus d'une centaine de personnes, des femmes et des enfants", ont pris la fuite du camp de Aïn Issa", a annoncé un responsable de ce camp sous le couvert de l'anonymat. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé ces chiffres,
précisant qu'il s'agissait d'étrangères mais sans être en mesure de donner leurs nationalités. Près de 800 femmes et enfants de djihadistes étrangers se sont évadés du camp de déplacés à Aïn Issa, selon les autorités kurdes.
Un danger potentiel en cas de retour de ces djihadistes en Europe et en France
Le juge d’instruction David De Pas, coordonnateur du pôle antiterroriste du tribunal de Paris, a alerté la semaine dernière du « risque de sécurité publique » que font courir en France les tergiversations des autorités sur le sort des djihadistes français emprisonnés en Syrie. Selon lui, il est urgent de rapatrier les prisonniers en France, afin de les avoir sous la main afin de pouvoir les contrôler.
« La question du rapatriement est un enjeu de sécurité et de justice à long terme », a notamment affirmé le magistrat.
« L’instabilité géopolitique de la région et la porosité de ce qu’il reste des camps kurdes laissent redouter deux choses : d’une part des migrations incontrôlées des djihadistes vers l’Europe avec le risque d’attentat par des personnes très idéologisées, et d’autre part la reconstitution de groupes terroristes combattants particulièrement aguerris et déterminés dans la région », a également déclaré le magistrat à l'AFP.