En 2015, Delphine Ernotte affirmait sur le monde télévisuel français : «
On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et ça, il va falloir que ça change ».
L’idée a pris du temps avant de traverser l’Atlantique, mais voilà, elle est désormais reprise par l’organisme Diversité Artistique Montréal, un organisme financé par les divers paliers de gouvernement et des organismes publics, qui vient de produire un rapport pour rendre le monde artistique plus diversifié. On ne parle évidemment pas de diversité de pensée, car s’il est un milieu dans lequel le conformisme et la rectitude politique dominent c’est bien celui-ci, mais de diversité raciale.
Dans le rapport présenté cette semaine, on se plaint de la sous-représentation des minorités dans le domaine des arts. En d’autres mots, il y a trop de Blancs. Que personne ne tente de dire que dans certains domaines il y aurait trop de Noirs ou trop d’Arabes, ce serait un aller simple pour le tribunal, pour propagande haineuse. L’ethnicité est un sujet qui se discute, mais seulement dans un sens.
D’abord, ce rapport se base sur la prémisse que le système serait intrinsèquement raciste. Le directeur de l’organisme, Jérôme Pruneau, explique ainsi que «
tant qu’on ne reconnaît pas que ça existe [le racisme systémique],
on est dans le déni ; et dans le déni, on n’est pas dans l’action ».
Pour lui le racisme systémique n’est point une théorie du complot sans fondement, c’est un fait avéré, un fait indéniable.
Toujours est-il que pour mettre fin à cette injustice criante qui afflige le Québec, Diversité Artistique Montréal a un plan. Un plan se basant sur 31 mesures. Rien de moins.
On propose évidemment des quotas, mais aussi une représentation positive des membres des minorités ethniques pour que ceux-ci ne reflètent pas de stéréotypes. On se garde bien de donner des exemples concrets ; il faudrait chercher loin avant de trouver des émissions ou films québécois promouvant des stéréotypes négatifs. «
Un financement accru aux artistes racisés et aux organismes qui les produisent et les diffusent est aussi demandé », peut-on lire dans
Le Devoir.
Le directeur Diversité Artistique Montréal défend ouvertement dans les colonnes du quotidien montréalais le système de quotas : «
Dire “mon CA est ouvert à tous ceux qui postulent est une chose”, illustre M. Pruneau. Dire plutôt “L’an prochain, je voudrais que trois postes soient tenus par des personnes de la diversité” est plus proactif. Le quota n’est rien d’autre qu’une démarche intellectuelle ».
Une « démarche intellectuelle », analysée de fond en comble par le journaliste Laurent Obertone dans
La France interdite, qui n’est ni innocente, ni bénigne.
L’égalité est donc une question de nombres, mais de façon intéressante, Pruneau se félicite qu’un quart du conseil d’administration de Culture Montréal soit issu de la diversité et ce alors que le Québec ne compte que 13 % de minorités visibles. Leur surreprésentation n’est donc pas un problème, comparativement à la surreprésentation des « de souche ».
Toujours est-il qu’au final ce qu’on souhaite c’est accélérer le Grand remplacement dans les médias, les « de souche » doivent s’effacer et laisser la place aux Néo-Québécois.