Les JO à l'épreuve du covid
Les jeux olympiques de 2020 ont été reportés à cet été. Puis on a parlé de les annuler. Ils se tiennent maintenant à huis clos, jusqu’au 8 août. Une cérémonie d’ouverture dans la plus stricte intimité : 975 invités, dont Emmanuel Macron puisque Paris est la prochaine ville olympique. Après des élections sans électeurs, des jeux sans spectateurs, notre président est dans son élément. Lors des épreuves à venir, les stades resteront donc vides, on n’y verra que des athlètes, 11 000 tout de même, mais totalement isolés dans une bulle sanitaire.
Les sponsors ont versé leur quote-part comme convenu mais préfèrent rester discrets pour ne pas que leur image de marque soit associée à un fiasco retentissant… d’où leur retrait des publicités télévisuelles. Les jeux devaient coûter 7,3 milliards de dollars. La facture s’élève à 15,4 milliards et ça ne fait que commencer. Qu’est-ce qui a pu motiver le maintien
à tout prix des jeux, sinon des raisons financières ? Au-delà de la beauté des exploits sportifs des athlètes, n’oublions pas que les JO sont aussi une machine à fric qu’il importe de faire fonctionner régulièrement si on veut qu’elle ne se rouille pas. Les citoyens japonais ne sont pas très contents. Car l’ardoise, ce sont leurs impôts qui la régleront, pas le comité olympique. Au rythme où vont le Covid et les mesures prises pour l’arrêter, le problème se posera sans doute identiquement pour Paris 2024.
Si vous voulez voir du Japon authentique et du sport, regardez plutôt les tournois de combats de sumos diffusés sur la chaîne L’Equipe chaque mercredi soir pendant l’été. Un arbitre vêtu d’un riche kimono observant deux colosses de 170 kg qui cherchent à se déséquilibrer – les combats sont brefs, avec des saisies et parfois quelques claques au visage –, c’est autre chose que le sport globalisé façon JO.
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