- Réélu maire de Béziers dès le premier tour, Robert Ménard fait partie de ceux qui n’attendent pas qu’une loi d’amnistie les protège pour prendre ses responsabilités d’élus. Avec le parler franc qu’on lui connaît, il revient sur la crise, ses conséquences, le déconfinement, les entraves de l’administration et de l’Etat, doute des capacités d’Emmanuel Macron de se réinventer et moque cette droite de compromission qui rêve reprendre le pouvoir. Entretien.
Valeurs actuelles. Comment se passe le déconfinement dans votre ville de Béziers ?Robert Ménard. À l’heure qu’il est, plutôt bien. Même si nous ne comptions moins de 10 % d’enfants présents dans nos écoles aux premiers jours de la reprise. Il faut dire que la lourdeur des procédures prévues par le ministre de l’Éducation nationale n’a tranquillisé personne. Au contraire, elles ont inquiété des parents déjà peu rassurés. Mais je tenais à ce que les écoles rouvrent : il n’était pas possible que nos enfants passent des semaines et des semaines loin de leurs salles de classe. Ils ont besoin d’apprendre. Pour le reste, nous avons bien quelques énergumènes qui se comportent mal. Toujours les mêmes. Ceux que nous verbalisions pendant le confinement. Ceux qui agissent comme des voyous le reste de l’année…
Philippe Saurel, maire de Montpellier, dénonçait il y a quelques jours dans le JDD « une sous-traitance du déconfinement aux élus », « sans garantie ni moyens ». Estimez-vous vous aussi que l’État « se défausse » sur les élus ?Je ne suis pas de ces élus qui pleurnichent sous prétexte qu’ils pourraient être poursuivis en justice demain pour les décisions prises. Je ne peux pas me plaindre sans arrêt d’une société qui déresponsabilise à tout va et ouvrir cinquante parapluies quand il s’agit d’assumer ma charge d’élu. Personne n’est obligé de se présenter à des élections ! Tout au contraire, je suis de ceux qui demandent plus de pouvoir, qui demandent qu’on cesse de me casser les pieds. Je n’ai pas besoin de plus de moyens, de plus de garantie, mais de plus de liberté.
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