La maçonnerie républicaine n’est plus ce qu’elle était et le mur qu’elle se plaisait depuis des années à construire collectivement face au mouvement national, pour empêcher celui-ci d’accéder aux responsabilités politiques locales comme nationales, est semble-t-il en voie de s’écrouler. C’est en tout cas ce que pense
Le Monde, le journal de référence (des profs de gauche), qui tire la sonnette d’alarme dans un long article angoissé.
Selon l’autre quotidien du soir, c’est à la préfecture de Cahors que le drame se serait noué lorsque le maire socialiste de la ville, Jean-Marc Vayssouze-Faure, évoquant les élections régionales des 20 et 27 juin, aurait demandé au président de la République quelle serait la consigne de l’Elysée aux troupes de La République en marche (LRM) au soir du premier tour en cas de risque de victoire du Rassemblement national (RN).
« Je demanderai aux forces républicaines de se tenir ensemble », aurait alors répondu Emmanuel Macron. Jusque-là, rien de nouveau ni de préoccupant pour les adeptes du sauvetage de la démocratie par les alliances contre nature et la prise en otage des élections. Mais le chef de l’Etat aurait refusé de préciser si cela se traduirait par un retrait pur et simple des listes de la majorité, se contentant d’affirmer qu’il « prendrait la mesure de la situation le moment venu ». D’où l’inquiétude naissante quant à l’avenir du « front républicain » que certains observateurs déclarent déjà mort et enterré. Une anxiété d’autant plus importante que le Rassemblement national est donné en tête par les sondages dans six régions métropolitaines sur treize… Les digues qui permettaient aux co-responsables de la catastrophe, de droite comme de gauche, de se maintenir aux (bonnes) affaires malgré la pression populiste vont-elles céder ?
Petits arrangements entre amisFace à cette horrifique perspective, l’entourage d’Emmanuel Macron affirme qu’il faut « réinventer » le front républicain et avance l’idée d’une « fusion technique » au second tour entre les opposants au RN, plutôt que l’hypothèse d’un retrait qui pourrait signer l’effacement du jeune parti présidentiel en mal d’existence locale.
Les macronistes parlent donc désormais d’un « rassemblement républicain » au second tour qui verrait le « parti républicain » (le RN, malgré tous ses efforts de normalisation et de « dédiabolisation » n’étant toujours pas considéré comme tel…) arrivé en tête intégrer différents candidats des autres listes « républicaines » qualifiées, démontrant ainsi au passage le caractère parfaitement interchangeable de tous les représentants des formations du système.
Cette nouvelle émétique tambouille électoraliste parviendra-t-elle une fois encore à sauver la peau usée des gérants de la décadence française et à entraver l’expression populaire de ceux qui croient, à tort ou à raison, au sursaut national grâce au parti de Marine Le Pen ? Réponse dans quelques jours désormais…
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