En annexe du Projet de loi des finances 2021, le gouvernement a détaillé ses objectifs en matière de « dispositifs de sécurité routière » : 4 700 radars guetteront les automobilistes sur les routes, d’ici à décembre 2021. Parmi eux, 450 « voitures radars »… dont 223 seront conduites par des chauffeurs privés. Soit six fois plus qu’en 2020, comme l’a calculé la Ligue de Défense des Conducteurs, ce qui témoigne d’une volonté d’accélérer la répression visant les automobilistes, et le racket sur les routes.À fin juin 2020, les voitures radars privatisées n’étaient « que » 40 à circuler dans les premières régions où elles ont été déployées, à savoir la Normandie, la Bretagne, les Pays de la Loire et le Centre-Val de Loire. À fin 2021, elles seront 223 et rouleront partout en France.
« Cette nouvelle, si elle n’est pas une surprise – depuis 2018, l’État a engagé un processus de “délégation” de la conduite des voitures radars à des chauffeurs salariés d’entreprises privées –, n’en réactive pas moins le ressentiment des conducteurs vis-à-vis d’une politique de la rentabilité par la répression routière » i
ndique l’association qui défend les automobilistes.
La preuve par les chiffres : entre janvier et juin 2020, ces 40 voitures radars privatisées, qui représentaient alors moins de 10 % des véhicules affectés au contrôle « mobile » (leur nombre total était de 402), comptaient déjà pour un tiers des heures de contrôle, car elles circulent en moyenne 5 h 30 par jour, contre 1 h 45 pour celles qui sont conduites par des représentants des forces de l’ordre.
Ce n’était donc qu’un début, puisque d’ici à fin 2021, leur nombre sera presque multiplié par six. Soit 223 véhicules conduits par des chauffeurs privés, sur un parc total lui aussi revu à la hausse, puisqu’il sera passé à 450 voitures radars (+12 %) ! À terme, plus aucun gendarme ou policier ne procédera d’ailleurs à ces contrôles, lesquels seront entièrement dévolus à des salariés uniquement payés pour conduire. Ce qui réduira la mission de sécurité routière de ces dispositifs mobiles à… strictement rien.
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Breizh Info