Taha Bouhafs, le journaliste militant, était hier sur le banc des accusés. Toujours prompt à reprocher aux autres des faits de racisme ou de violence, il passait ce mercredi 9 juin devant le tribunal judiciaire de Paris, accusé d’avoir traité
la policière Linda Kebbab d’
« arabe de service » sur Twitter.
Les faits remontent au 3 juin 2020. Invitée sur France Info, Linda Kebbab, policière et déléguée nationale du syndicat de police Unité SGP-FO, affirmait que que
l’affaire Adama Traoré n’avait rien à voir avec la mort de
George Floyd, un Afro-Américain décédé lors de son interpellation aux Etats-Unis, étouffé par un policier resté de longues minutes le genou appuyé sur son cou.
Taha Bouhafs avait réagi sur son compte Twitter en qualifiant la policière d’ « Arabe de service », tweet supprimé quelques minutes plus tard. Un tweet supprimé mais qu’il assurait, sur Twitter également,
« assumer totalement ».https://twitter.com/T_Bouhafs/status/1268185636961431552?s=20
La longue audience, qui a duré près de dix heures, a été le reflet de la fracture sur la question de l’ « antiracisme ». D’un coté, les « antiracistes » autoproclamés, obsédés par la question de l’
indigénisme, pour qui les insultes racistes sont acceptables quand cela les arrange. On se rappellera de
Pépita, ancienne animatrice de
l’émission Pyramides sur France 2. L’équipe de Quotidien lui avait consacré une émission le 30 mars 2021, s’offusquant du racisme supposé des autres animateurs à son encontre. La principale intéressée
avait démenti ces accusations. Il n’en avait pas fallu plus pour qu’elle soit abreuvée d’injures sur les réseaux sociaux, traitée de
« négresse de maison », de
« Bounty » faisant
« le jeu des Blancs ». Devant la 17ème chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, Maitre Arié Alimi, assurant la défense de Taha Bouhafs, a avancé que l’insulte proférée n’était pas raciste, car il faut
un « rapport de domination » pour que l’on puisse parler de racisme. Traduction : seuls les « Blancs », forcément « dominants » et « colonialistes », sont racistes envers les « racisés », forcément « dominés » et « colonisés ». Le principe a le mérite d’être posé.
Sur le banc des accusés, le journaliste et « militant antiraciste » ; comme il aime se définir,
Taha Bouhafs a donc reproché à Linda Kebbab de ne pas dénoncer le racisme « systémique » de la police française.
Soutenue par
la Licra, portée partie civile, et défendue par Maître Thibault de Montbrial, Linda Kebbab a pris la parole, expliquant que le tweet du journaliste l’a
« assignée », comme si elle
« devait avoir un autre rôle en rapport avec [ses] origines ». Elle a par ailleurs souligné
ne pas avoir été victime de racisme dans la police.
Miracle de l’ « antiracisme », ce sont aujourd’hui ceux qui se déclarent dans le camp du Bien qui passent leurs temps à renvoyer les autres à leurs origines ! Le procureur a requis 1 500€ d’amende à l’encontre de Taha Bouhafs. Le délibéré sera rendu le 28 septembre.