PRESENT - Le gouvernement est rentré de vacances, et il prépare les dossiers phares de ce qui est considéré comme l’« acte II » du quinquennat. A la rentrée de septembre, Macron sera en effet à mi-mandat. Les réformes les plus difficiles sont censées avoir été faites, les dossiers les plus délicats sont en théorie derrière lui.
D’ailleurs, dans le cadre du mandat présidentiel réduit à cinq ans, ses prédécesseurs étaient devenus quasiment inertes, passé le cap des deux ans et demi. A l’exception de Hollande, qui fut inerte pendant tout son mandat, ne nous ayant laissé en fin de compte que le mariage homo, en fait de grandes réformes socialistes.
Mais Macron ne peut pas jouer l’inertie. Ce n’est d’ailleurs pas dans son tempérament. En outre, des réformes ont été annoncées et sont déjà planifiées, et d’autres sont impératives, dictées par la nécessité, comme celle des retraites.
Le premier dossier devrait être en effet la réforme des retraites. C’est un dossier technique, sur lequel l’idéologie n’a guère de prise. Mais les syndicats et les partis les plus à gauche (ou ce qu’il en reste) vont essayer de se refaire une santé sur ce thème. Cela promet des manifestations de rue, et des grèves dans le secteur public. Or précisément le gouvernement n’a encore entrepris aucune réforme d’envergure du secteur public, toujours obèse, de plus en plus coûteux. Ce qui laisse des troupes intactes, pour les syndicats.
Le dernier verrou avant « le meilleur des mondes »
Le second dossier est celui de la PMA. Cette réforme a pour seul but – soyons clair – de permettre aux couples de lesbiennes de concevoir des enfants. Si la digue de l’interdiction saute, nous passerons alors à la pression pour la GPA, la gestation pour autrui, seul moyen pour des couples masculins de concevoir des enfants dont l’un des deux hommes serait le père biologique. La PMA comme la GPA ouvrent la voie à l’eugénisme. Enfin, l’euthanasie ayant fait un grand pas depuis la mort programmée de Vincent Lambert, la mise en œuvre de dispositions législatives allant dans ce sens ne sera plus qu’une question d’années.
Cette loi de libéralisation de la PMA, si elle est adoptée, est donc le dernier verrou avant le « meilleur des mondes ». C’est pourquoi les catholiques, et tous ceux que rebute une évolution matérialiste de nos sociétés se mobiliseront à partir du 6 octobre, jour de la manifestation monstre contre la PMA sans père. Les manifs pour tous, ultra-pacifiques, et ayant réuni des foules innombrables ont abouti à un échec politique. Il faudra en tirer les leçons dans le cadre des manifestations « Marchons enfants » contre la PMA sans père.
Notre pays connaît une forte poussée de l’incivilité, de la violence, de l’insécurité, qui trouvent leur origine principale dans l’immigration clandestine, et l’appauvrissement général : l’attente est forte, les réponses inexistantes.
Les municipales de mars, dont les résultats conditionneront les sénatoriales de septembre suivant, sont une échéance redoutable pour le gouvernement. Pour l’heure il s’estime en position de force. Mais les souffrances et les frustrations accumulées sont énormes et restent sans réponse. Elles se voient peu, car elles sont essentiellement périphériques, provinciales, voire rurales, l’entrée en ébullition du monde agricole depuis le CETA nous en donne toutefois un avant-goût. Jamais n’a été ressenti aussi fortement le sentiment de vivre dans un système ploutocratique. Des affaires comme celle de Benalla, mais plus encore celle d’Epstein après Weinstein ou Strauss-Kahn, et la concentration des médias entre les mains de dix personnes révèlent qu’il y a deux mondes, qui s’éloignent de plus en plus. Dans la rue, les Gilets jaunes ont exprimé cette prise de conscience. Et dans les urnes ? La surprise pourrait être énorme, en mars, même si la vague « populiste » devrait épargner les plus grandes métropoles.
Toutes ces spéculations franco-françaises pourraient toutefois être bousculées par une conjoncture internationale qui se dégrade actuellement : délabrement de la communauté européenne, poursuite de la pression migratoire, ralentissement de l’activité économique mondiale laissant craindre l’entrée dans un cycle de récession, tensions internes chinoises et raidissement du régime communiste, dérives extrémistes turques et iraniennes, retour en force du terrorisme islamique, par l’Afrique noire. Face à ces défis, il faut une France forte et rassemblée. Macron et son équipe nous en font-ils prendre le chemin ?