Jeudi en fin de matinée, après avoir stationné des heures dans la zone maritime de recherche et de secours libyenne (
et obtenu l'accord d'accoster dans un port de Tripoli, en Libye), le Sea Watch 3 a changé de cap vers le nord, Lampedusa (Sicile) étant la destination la plus proche. Immédiatement, Matteo Salvini a signé une nouvelle directive «
préventive » invitant les autorités de police à stopper le navire humanitaire au cas où celui-ci tenterait de pénétrer dans les eaux italiennes. «
Ils ont demandé à la Libye un port sûr, qu’ils les débarquent là-bas« , assène le ministre. «
Tripoli n’est pas un port sûr, ce serait un crime d’y emmener les naufragés« , rétorque l’ONG allemande.
« Fini, Malte. Sea Watch a encore changé de route: ils se promènent en Méditerranée sur le dos des migrants, alors qu’ils avaient demandé et obtenu un port à Tripoli. » Ce sont les paroles du ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini. « Nous assistons à une énième mise-en-scène, » poursuit-il, « ils jouent les gentils mais ils sont en train de séquestrer des femmes et des enfants au beau milieu de la mer. Pour eux, ports fermés ! ».« Sea Watch ne veut pas les emmener en Libye? Alors qu’ils expliquent pourquoi ils ont demandé à Tripoli un port sûr. Et pourquoi, après avoir obtenu une réponse positive, ils sont restés des heures au large de la côte africaine. Ils avaient le feu vert pour débarquer, le comportement de Sea Watch ressemble bel et bien à une séquestration de personnes pour des motifs politiques. Ils polémiquent avec mon ministère sur le dos de ces migrants. » déclare encore Matteo Salvini.
Le ministre de l'Intérieur italien a donc signé une énième directive «
ad navem » invitant les autorités de police, comme par le passé, à ordonner l’interdiction de pénétrer dans les eaux italiennes au navire qui serait considéré «
non inoffensif« , puisqu’il aurait pour projet "
le transfert prémédité vers l’Italie de migrants en situation d’irrégularité".