L’objectif du plan Écophyto était de réduire les pesticides. Plus de 800 millions investis… et l’usage de la sulfateuse a augmenté de 15 %. L’écologie est une chose trop sérieuse pour être dévolue aux écolos. Ne laissons plus notre agriculture s’empoisonner !
Les piteuses gesticulations idéologiques des élus Verts, grands pourfendeurs de sapins de Noël, promoteurs du cannabis et adorateurs des pistes cyclables, ne doivent pas faire perdre de vue l’importance fondamentale de l’écologie pour notre avenir et celui de nos enfants. C’est d’ailleurs parce que l’écologie est une affaire très sérieuse qu’elle ne doit pas être abandonnée à ces écolos « officiels », autoproclamés propriétaires de cette question, pas plus d’ailleurs qu’au gouvernement qui, derrière les belles proclamations médiatiques, fait régulièrement passer les intérêts économiques à court terme sur l’intérêt environnemental et gère souvent de façon catastrophique des dossiers pourtant particulièrement sensibles. C’est notamment le cas pour les pesticides qui empoisonnent notre terre et notre alimentation depuis de trop nombreuses années.
En effet, le plan gouvernemental Ecophyto, lancé en 2008 au lendemain du Grenelle de l’environnement, avait pour objectif de réduire l’usage des pesticides en France de moitié en dix ans. Pour cela, plus de 800 millions ont été investis. Résultat, selon des chiffres divulgués par France Inter, non seulement l’usage des pesticides n’a pas diminué mais il a même augmenté de 15 %. Un fiasco absolu et un gouffre financier passés tous deux étrangement inaperçus. En 2019, la Cour des comptes avait pourtant déjà tiré la sonnette d’alarme, arguant que non seulement ce plan de réduction des pesticides allait mobiliser 800 millions d’euros entre 2009 et 2021, mais qu’il fallait ajouter à cette somme 400 millions d’euros de fonds publics dépensés pour les mêmes raisons chaque année. La France aurait donc dépensé plusieurs milliards pour réduire les usages de phytosanitaires en dix ans, sans le moindre résultat positif, bien au contraire !
Ce désastre s’explique par une gabegie organisationnelle complète, une multiplication absurde et incohérente des projets, et la mise en place d’un système de surveillance des éventuelles maladies ou invasions d’insectes aussi pharaonique qu’inefficace. Selon divers rapports d’enquête, toutes les strates administratives porteraient une part de la responsabilité, des chambres d’agriculture à la Direction générale de l’alimentation.
A cette totale impéritie sont venus également s’ajouter de véritables abus et détournements. Ainsi, en 2019, la Cour de discipline budgétaire et financière a condamné les responsables de cinq chambres d’agriculture pour avoir financé des syndicats agricoles avec l’argent prévu pour faire baisser l’usage des pesticides. Dans le Finistère, la chambre départementale a puisé dans son budget pour acheter des places de football pour ses élus et collaborateurs après avoir financé un voyage d’études en Afrique du Sud d’une valeur de 80 000 euros pour les élus et leurs conjoints.
Des sommes astronomiques ont donc été gaspillées en pure perte (pour la collectivité en tout cas, et la qualité – si cruciale – de notre alimentation) et bien peu des acteurs de ce naufrage ont été véritablement sanctionnés. Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, l’irresponsabilité côtoie l’incompétence mais aussi le clientélisme et la véritable prévarication, rendant de plus en plus urgent et indispensable le grand coup de balai général.
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