L’effort de guerre
Depuis mai, et jusqu’en décembre, la campagne 2021 de soutien à Présent est ouverte. Notre objectif : 80 000 euros de dons, comme en 2020. Elle s’ajoute à une difficile campagne d’abonnements, commencée en début d’année, et gravement perturbée par le confinement et les couvre-feux.Nous n’allons pas revenir sur les raisons qui nous poussent, chaque année, à faire appel à la générosité de nos lecteurs pour nous aider à boucler notre budget. Le modèle économique de la presse quotidienne nationale repose dorénavant, pour une partie notable, sur la générosité de ses mécènes et de ses lecteurs. Dassault, Tapie, Niel, Bernard Arnault, etc., ont chacun une batterie de journaux quotidiens qu’ils font survivre à coups de millions.
Présent, lui, a ses lecteurs, n’a que ses lecteurs, mais ce qui est déjà précieux.
Par rapport au livre, par rapport à la presse hebdomadaire, mensuelle, ou de périodicité plus espacée, la presse quotidienne papier affronte trois difficultés. La première, c’est la réduction constante du nombre de points de vente. Au sortir du confinement, il n’y en a plus que 21 000 en France. Et il s’en ferme un millier par an. Quand on se déplace à l’étranger, on voit des gens qui ont un journal sous le bras, qui lisent le journal au bistrot ou dans les transports en commun. En France, c’est fini. Mais il faut dire que les quotidiens français ont un prix de vente moyen plus élevé qu’à l’étranger. Parce qu’ils se vendent moins, nous dit-on. Mais ils se vendent moins parce qu’ils sont plus chers, nous dit-on aussi. C’est le chien qui se mord la queue…
La deuxième raison des difficultés de la presse quotidienne tient à la Poste. L’acheminement d’un courrier – et
a fortiori d’un journal – en 24 heures, qui était la marque de la qualité de ce service public, est devenu un mythe. Ce qui décourage l’abonnement à des quotidiens, car l’événement raconté et commenté dans les colonnes du journal, à l’arrivée dans la boîte aux lettres de l’abonné, devient trop éloigné du jour et de l’heure où il s’est produit. L’information en ligne satisfait mieux cette demande d’information « chaude » et de commentaires « à chaud ».
Enfin l’impact des trois confinements – et plus encore, peut-être, du couvre-feu – a été catastrophique. Chaque jour, la vente se réalise en quelques heures, et ce qui n’a pas été vendu le jour même est détruit. Le couvre-feu à 18 heures a réduit instantanément de 30 % nos ventes ; le télétravail, le confinement ont aggravé la tendance. D’où la suspension de notre présence dans les kiosques pendant ces périodes-là. Mais un acheteur en kiosque qui a trouvé, par d’autres moyens, l’information qu’il cherchait – souvent gratuitement – ne revient que lentement à ses pratiques d’achat chez son marchand de journaux.
Telles sont les difficultés de la presse quotidienne, de toute la presse quotidienne, indépendamment des idées qu’elle défend.
Objectif : 80 000 euros, voire davantageLa sortie de la crise sanitaire nous laisse exsangues, sur le plan de la trésorerie, et l’été est une période où les ventes en kiosque chutent vertigineusement, tandis que les renouvellements d’abonnement se font essentiellement à la rentrée et en début d’année.
C’est pourquoi, chaque année, nous faisons appel à votre soutien. En un mois et demi, nous avons récolté 33 935 euros, ce qui nous laisse penser que nous atteindrons cet objectif de 80 000 euros à la fin de l’année, voire que nous le dépasserons.
Par ailleurs, nous avons envisagé de suspendre la parution de
Présent au mois d’août, mois sans recettes mais subissant les charges habituelles (fabrication, salaires, loyers, etc.), de façon à réserver nos forces pour une rentrée qui promet d’être agitée. Nos effectifs étant très réduits (trois journalistes professionnels à plein temps, seulement), et la prise de congés payés étant une obligation légale, c’était aussi un moyen de ramasser nos efforts sur la séquence de septembre 2021 à avril 2022, qui pourrait se révéler décisive.
Mais tout bien pesé,
Présent a décidé de ne pas suspendre sa parution en août. Ceci pour trois raisons :
1) nous y sommes encouragés par le niveau des dons reçus et des dons promis ;
2) nous craignons que le ministère de la Culture ne prenne prétexte d’une telle suspension pour nous contester une fois de plus le statut de quotidien et nous priver des aides légales auxquelles nous avons droit, comme il l’a fait en 2019. Ce qui, pour le coup, mettrait votre journal en très grande difficulté ;
3) tous les indicateurs semblent prédire une vraie dynamique patriote et identitaire aux élections régionales. Si tel est le cas, il est hors de question que
Présent n’occupe pas pleinement son créneau. Nous jetons donc toutes nos forces dans la bataille. Et nous sommes persuadés que
Présent en sera payé de retour.
Si dans les urnes dimanche, et le dimanche 27, les Français marquent leur volonté d’en finir avec l’islamo-gauchisme, l’immigration clandestine, l’insécurité, le sectarisme, les persécutions, les nouvelles censures,
Présent sera plus que jamais nécessaire pour accompagner ce grand mouvement de réappropriation de nos marqueurs identitaires.
Malgré les difficultés de diffusion, il faudra même que
Présent soit plus offensif, plus présent que jamais sur le terrain politique, culturel, spirituel, aussi, d’autant que nous portons également des convictions, dans le domaine sociétal, qui nous paraissent indissociables, mais qui, pour l’heure, sont pratiquement abandonnées par la classe politique, toutes tendances confondues.
Nous sommes, vous êtes, les membres d’une avant-garde civilisatricePour que
Présent joue pleinement son rôle dans ces domaines-là (et il est malheureusement seul sur le terrain des quotidiens papier), il faut que nous soyons lus bien davantage, que nous débordions des quelques milliers de lecteurs actuels, et que ceux-ci se sentent non pas les derniers défenseurs de nos valeurs, mais au contraire les membres d’une avant-garde civilisatrice. Nous formons en effet une avant-garde civilisatrice.
Et pour déborder du cercle des convaincus, il faut augmenter la visibilité de
Présent, profiter de la vague porteuse, pour conquérir de nouveaux lecteurs. L’aide dont nous avons besoin, que vous nous apportez, ne peut se limiter à nous aider à paraître chaque jour. Nous devons être dans cet esprit de conquête. Et nous comptons sur vous pour nous en donner les moyens.
Présent