Depuis quelques jours, le laboratoire P4 de Wuhan est au centre de l’attention du monde entier. En cause notamment, un récent article du
Washington Post qui
révèle que plusieurs officiels de l’ambassade américaine de Chine avaient alerté Washington, il y a deux ans, des risques sécuritaires entourant ce laboratoire de très haute sécurité, qui menait des études sur des coronavirus issus de chauve-souris. Depuis, l’administration Trump soupçonne ce laboratoire d’être à l’origine de l’épidémie, et les Etats-Unis ont officiellement ouvert une
enquête à ce sujet. Le Royaume-Uni et même la France ont également émis des
doutes sur la gestion du coronavirus par la Chine. Seulement, d’après une enquête de
franceinfo, cet établissement ultrasophistiqué aurait vu le jour grâce au concours de l’Hexagone.
(...) Tout commence en 2004. La Chine vient d’être durement secouée par le SRAS, un syndrome respiratoire aigu et demande alors l’aide de la France. En octobre, Jacques Chirac scelle une alliance avec son homologue chinois Hu Jian Tao lors d’un voyage à Pékin. Les deux pays décident de s’associer pour lutter contre les maladies infectieuses émergentes. De ce pacte nait l’idée de construire un laboratoire de type P4 de très haute sécurité pour l’étude de virus pathogènes inconnus. Certains experts français sont d’abord réticents, redoutant qu’un tel établissement se transforme en arsenal biologique. Mais finalement, un accord est signé par Michel Barnier, alors ministre de la Santé, pour lancer le projet. Puisque Shanghai est trop peuplée, il est décidé que le laboratoire sera installé en périphérie de Wuhan. En 2010, l’administration Sarkozy annonce à l’OMS que les travaux commencent, avec l’aide d’une quinzaine de PME françaises très spécialisées.
« Ces labos P4, c’est vraiment de la technologue de top niveau, comparables à celles des sous-marins nucléaires français pour ce qui est de l’étanchéité de certaines pièces », explique Antoine Izambard, auteur du livre
Les liaisons dangereuses, à franceinfo.
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