Le ministre de l’intérieur turc a annoncé mardi que son gouvernement avait pour objectif d’expulser 80.000 migrants en situation irrégulière en Turquie, contre 56.000 l’an dernier. Depuis le 12 juillet, plus de 6.000 clandestins vivant de manière "irrégulière" à Istambul ont été arrêtés.
« Nous menons une opération depuis le 12 juillet (…). Nous avons attrapé 6 122 personnes à Istanbul, dont 2 600 Afghans. Une partie de ces personnes sont des Syriens », a annoncé le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu. Selon lui, ces migrants ne seront pas expulsés vers la Syrie, qui est déchirée par la guerre depuis 2011 : « Ces personnes, nous ne pouvons pas les expulser. (…) Lorsque nous attrapons des Syriens qui ne sont pas enregistrés, nous les envoyons dans des camps de réfugiés », explique le ministre, citant un camp qui se trouve dans la province turque de Hatay, près de la Syrie. Toutefois, certains Syriens choisissent de rentrer de leur propre gré dans leur pays.
Près de 3.5 millions de Syriens se sont réfugiés en Turquie depuis le début de la guerre en 2011, dont plus de 540.000 à Istambul, et les autorités affirment lutter contre les migrants vivant dans la capitale alors qu'ils sont enregistrés dans d'autre provinces, voire pas du tout enregistrés.
À titre de comparaison, selon les chiffres de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), les expulsions de clandestins ont augmenté
de 14% en 2018 en France. Près de 20.000 personnes ont été obligées de quitter le territoire (plus de
30.000 selon l'Obs). Ces départs de migrants auront par ailleurs
coûté à l’Etat français 500 millions d’euros en 2018, dont 468 millions d’euros pour les expulsions forcées.
Le MondeLire aussi :
La France et treize pays européens ont donné leur accord lundi 22 juillet pour mettre en place un « mécanisme de solidarité » de répartition des migrants (Vidéo)