Selon le toxicochimiste André Picot, il y a bien eu de la poussière d’amiante dans l’air suite à l'incendie qui a ravagé l'usine Lubrizol à Rouen le 26 septembre 2019. Le spécialiste l'a affirmé lors de son audition devant la commission d’enquête du Sénat sur l’incendie du site classé Seveso seuil haut. Des révélations pour le moins inquiétantes
Les populations en contact immédiat ont été touchées
André Picot, qui est également président de l'association Toxicologie Chimie, affirme que de l’amiante s’est bien dispersée lors de l’incendie de Lubrizol, « il y avait un toit en fibrociment (…) Il est retombé en pluie de poussière d’amiante ». Pire, selon lui, les populations en contact immédiat avec l'incendie, notamment les pompiers, ont été touchées. Des propos qui sont en contradiction avec la version des autorités expliquant qu’il n’y a pas eu de fibres d’amiante dans l’air.
Le spécialiste rappelle également la toxicité de l’amiante à long terme : « Une des propriétés de l’amiante, c’est de déclencher des cancers de l’enveloppe des poumons, la plèvre. » Il a raillé le ministère de la Santé de ne pas être « très au fait de ce problème » : « Devant la pression des médias Madame Buzyn a demandé des analyses (…) de sang de l’état du foie de ces pompiers. Or tout le monde sait très bien que l’amiante n’a aucun impact sur le foie. Ils auraient mieux fait de vérifier un petit peu l’état de leur tractus pulmonaire. »
"On est incapable de savoir exactement les retombées que ça peut avoir sur la population"
Concernant les suies retombées qui ont recouvert les environs de l’usine, André Picot est catégorique : « À l’heure actuelle, on est incapable de savoir exactement les retombées que ça peut avoir sur la population. On n’a aucun élément. »
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