L'Etat Français sous-évalue le nombre d'immigrés sur son sol. Alors que les demandes d'asiles n'ont jamais été aussi importantes en France, Eurostat a récemment demandé au ministère de l'intérieur de revoir ses chiffres, sous-évalués.
Les chiffres de l’immigration sont bel et bien faux
Mardi, le ministère de l'intérieur a publié les statistiques de l'immigration en 2019. Et sans surprise, le bilan est loin d'être bon. Jamais la demande d’asile n’a été aussi forte en France... 132 614 dossiers ont été déposés l’an dernier à l’Office français pour les réfugiés et les apatrides, l'Ofpra, soit une augmentation de 7,3 % par rapport à 2018.
Alors que le gouvernement tablait sur une stagnation dans ses prévisions budgétaires, cette nouvelle augmentation s'ajoute, donc, à l'explosion des demandes d'asile depuis 2015. Selon un rapport de l'Assemblée Nationale sur le projet de loi de finances pour 2020, les demandes d'asiles ne cessent de se multiplier depuis 5 ans, passant de 80 000 en 2015 à plus de 132 000 l'année dernière. Parmi les principaux pays d’origine des demandes d'asile figurent l’Afghanistan, la Guinée, la Géorgie et l’Albanie. Si, pour contrebalancer ces chiffres, la Place Beauvau a avancé une augmentation de 19% du nombre d'expulsions d'étrangers en situation irrégulière, 2019 a néanmoins vu une augmentation significative de 9,5 % du nombre de personnes ayant obtenu l’asile.
Des chiffres alarmants mais loin de correspondre à la réalité
En effet, c'était sans compter le rappel à l'ordre d'Eurostat. La direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire a récemment demandé à la France de revoir ses chiffres concernant les demandeurs d'asile, qui seraient sous-évalués. Eurostat aurait même accusé les autorités françaises de fournir des données faussées à l'office statistique européen. Un comble, pour Paris, se faire rappeler à l’ordre par une agence de la commission européenne, pas franchement réputée comme étant hostile à l’immigration.
Des centaines de milliers de clandestins passés sous silence ?
Le manquement concernerait le cas des « dublinés », c'est-à-dire les demandeurs sous procédure de Dublin, soit ceux requérant l'asile auprès d'un pays européen après être entrés dans l'UE par le biais d'un autre. Chaque mois, ce serait des milliers de migrants qui ne seraient pas intégrés au total des demandes d'asile déposées en France. Et cela ne daterait pas d'hier. En effet, le petit manège aurait déjà été repéré en 2009 sous la présidence Sarkozy. En clair : l'administration française connaît le problème depuis dix ans, mais ne l'a toujours pas résolu quel que soit la couleur politique des dirigeants.
Ainsi, il y aurait des centaines de milliers de clandestins que la France aurait tenté de passer sous silence. Une donnée inquiétante d’autant plus que ce rappel à l’ordre provient d’une autorité européenne, favorable à la politique migratoire imposée depuis plusieurs années.
Pire, si la France arrive à biaiser les chiffres de l’immigration depuis maintenant une décennie, on peut largement imaginer que les autorités françaises puissent jouer avec d’autres statistiques en cachant la poussière sous le tapis afin d’améliorer un tant soit peu le tableau...