Alors que le président Emmanuel Macron dévoile sa nouvelle ligne de conduite sociale, 13 maires essentiellement socialistes, ont adressé une lettre au gouvernement pour réclamer davantage de moyens pour l’accueil des clandestins.
Un message politique en pleine campagne pour les européennes.
Mercredi, l'édile de Paris, Anne Hidalgo, et 12 homologues ont rendu publique une lettre adressée au Gouvernement afin de l'interpeller sur les conditions d'accueil des clandestins en France. Une prise de parole loin d'être anodine de la part de l'édile de la Capitale puisqu'elle intervient quelques heures seulement avant l’allocution tant attendue d'Emmanuel Macron. En effet, ce jeudi, le chef d'Etat doit dévoiler sa nouvelle ligne de conduite sociale pour clore le grand débat national. Un moment donc parfaitement choisi par ces 13 maires pour réclamer plus de moyens afin d'endiguer la crise migratoire.
L'État pointé du doigt
Manque de places suite aux nombreuses évacuations des camps sauvages, flux constant de migrants, engorgements des centres d'hébergement, le maire de Paris et ses homologues n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour incriminer l'État. D'ailleurs, Anne Hidalgo est particulièrement virulente sur la question des migrants depuis plusieurs semaines, reprochant à l’Etat français une situation de chaos sur les campements qui se reconstituent dans le nord de la capitale. Le préfet d'Ile-de-France, Michel Cadot, avait réagi fin mars aux premiers appels du maire socialiste en soulignant le "travail colossal" mené par l'État sur le sujet, avec plus de 2 000 prises en charge depuis début 2019, annonçant par la même occasion la création en juin d'un nouveau centre d'accueil pour les migrants à Paris.
Des promesses pas suffisantes pour les 13 signataires car il faut dire que derrière cette lettre se cache surtout un réel message politique. En effet, les édiles concernés sont essentiellement de gauche. Dans le détail, les maires signataires de ce courrier, ceux de Rennes, de Troyes, d'Aubervilliers, de Metz, de Toulouse, de Strasbourg, de Lille, de Grande Synthe, de Bordeaux, de Paris, Grenoble, Nantes et Saint-Denis, sont majoritairement issus des rangs socialistes, communistes et écologistes. Seuls trois d'entre eux, le troyen François Baroin, le toulousain Jean-Luc Moudenc et le bordelais, Nicolas Florian successeur d'Alain Juppé, proviennent des Républicains.
Tous ont donc envie de mettre à mal le pouvoir de l'exécutif en pleine période électorale européenne. D’ailleurs, le rapprochement a vite été fait par Anne Hidalgo qui a dénoncé un déni de réalité sur la question faisant ainsi le jeu des populistes. Un tacle en règle alors que l'exécutif se présente comme le dernier rempart contre les nationalistes.