Sciences Po, une nouvelle fois le théâtre d’affrontements idéologiques. Alors que deux enseignants de l’IEP de Grenoble étaient visés par un collage les accusant d’”islamophobie”, relayés par l’UNEF, il y a quelques semaines, c’est cette fois-ci l’IEP de Lyon qui se retrouve sur le devant de la scène.
En cause, une polémique entre le syndicat étudiant “Solidaires étudiant-e-s”, dont sont issus la majorité des représentants des élèves de l’IEP de Lyon, et la Licra, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme. Le syndicat étudiant d’extrême-gauche et le collectif Pamplemousse, collectif “féministe intersectionnel” basé à Sciences Po lyon, ont demandé lundi 22 mars, via un communiqué, l’exclusion de la Licra de la “Semaine d’éducation et d’actions contre le racisme et l’antisémitisme” (Sacra). Le syndicat, abonné à l’écriture inclusive mais à la maîtrise du français parfois bancale, déclare s’interroger sur la présence de la Licra, “en raison des nombreuses ambiguïtés la concernant notamment vis-à-vis de son rapport à l’islamophobie, ainsi qu’à la laïcité", fin de citation. Solidaires et le collectif étudiant s’appuient sur les déclarations des sociologues Abdellali Hajtat et Marwan Mohammed, qui accusent des associations comme la Licra d’un “déni de l’islamophobie”.
De son côté, la Licra a réagi sur Twitter en reprochant au syndicat étudiant de vouloir “interdire le pluralisme” à Sciences Po Lyon.
Ce n’est pas la première fois que Solidaires joue les censeurs. En janvier 2018, le syndicat de l’université Paris VII et l'inénarrable Unef, décidément toujours dans les bons coups, ont tenté d'empêcher la représentation d’une pièce tirée du livre de Charb, le dessinateur de Charlie Hebdo décédé dans l’attentat contre le journal. Motif invoqué : cet événement “particip[ait] à ce mouvement de construction raciste d’un ennemi de l’intérieur d’une catégorie racialisée dangereuse le/la musulman-e” (sic).
Depuis hier, Solidaires et la Licra s’affrontent par tweets interposés. Une tempête dans un verre d’eau mais représentative de l’ambiance délétère qui règne dans les universités et les écoles françaises !