Lundi 27 mai, la secrétaire d'État Marlène Schiappa a affirmé dans un message Facebook avoir été la cible de menaces de mort chez elle par un groupe de Gilets jaunes. Ces derniers contestent ces menaces et aucune mention n'en est faite dans le rapport de police.
«Schiappa, on est venu te crever !»
Ce sont les mots qui auraient, selon M. Schiappa, été utilisés à son encontre par un groupe de Gilets jaunes venus la chahuter à domicile, la tirant de son sommeil en pleine nuit.
«Nous avons été réveillés peu avant une heure du matin par une quarantaine de Gilets jaunes en furie sous nos fenêtres en train de jeter des pétards sur la maison, de crier des insultes, des menaces de morts, de taper sur les portes et fenêtres. Ils ont également dégradé la porte et collé des affiches de façon extrêmement violente…» confie le ministre sur
RMC, précisant que l'incident avait duré plus d'un quart d'heure et qu'une plainte avait été déposée.
Les Gilets jaunes contestent
Les Gilets jaunes, qui semblent peu apprécier l'exagération présumée de M. Schiappa, ont immédiatement réagi en expliquant leur
version des faits :
"Nous prenons note et il en va du bon sens que suite à l'intervention de votre avocat stipulant que toutes personnes qui divulgueraient votre adresse sur le net seraient poursuivies. Nous ne pensons pas que les gilets jaunes de Sarthe soient aussi bêtes et malveillants pour accomplir ce genre de choses dénuées de moralité. Par contre nous pensons qu'il serait aussi de bon sens de retirer votre plainte, celle-ci fondée sur des approximations et d'accusations erronées. Vous ne retrouverez pas la sympathie des gens en vous acharnant sur des personnes qui sont déjà, pour la plupart en détresse, donc ce n'est peut etre pas utile? Surtout qu à ce jour une crise sociale majeure s'est installée dans notre pays."L'intervention n'aurait duré que trois minutes
«L’intervention des gilets jaunes à votre domicile a duré 3min30, précisent les Gilets jaunes dans une lettre ouverte adressée à la secrétaire d'Etat.
Durant ce temps, en effet, des pétards ont été lancés, des coups de sifflet et de corne ont retenti et des chants "Gilets jaunes" ont été chantés. Une affiche A4 a été collée sur votre porte avec de l’eau (…). Grâce à la vidéo que nous avons vu et qui tourne dans les médias maintenant, on peut constater que l'on est loin [de vos] accusations. On vous cite : "En hurlant des slogans agressifs, des menaces de mort" ou encore "aux bruits de frappe sur les portes et fenêtres" et "Schiappa, on est venu te crever." (...) Nous nous permettons de noter que des insultes ont été lancées : enfoiré, collabo, salope [insultes que les gilets jaunes rencontrés ne cautionnent pas]. Cependant nous cherchons encore les menaces de mort envers votre personne.»Pas de menaces de mort dans le rapport de Police
À côté de ces deux versions des faits, se trouve celle de la police. D'après un rapport auquel
Le Point a eu accès, une insulte a bien été constatée lors de l'altercation aux alentours de minuit et demi : «Salope, sors de là !». Toutefois, l'hebdomadaire explique que :
«La secrétaire d'État qui a affirmé vouloir déposer une plainte pour, entre autres, menaces (de mort) devra convaincre un tribunal que l'injure peut également être comprise comme une menace». Le rapport précise également que l'intervention des Gilets jaunes a duré 9 minutes.
RT