Député de Nice, chargé des questions de sécurité et du ministère de l’Intérieur dans le “shadow cabinet” des Républicains, Eric Ciotti dénonce dans Valeurs actuelles la signature par Emmanuel Macron du “Pacte mondial des Nations unies pour des migrations sûres, ordonnées et régulières”.
Emmanuel Macron s’apprête à signer, comme près de 190 pays, le « Pacte mondial des Nations unies pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ». Vous avez dit que cela « représente la pire réponse aux crises migratoires ». Que voulez-vous dire ?L’explosion démographique du continent africain oblige l’Europe à se protéger des flux migratoires qui transforment le visage de nos sociétés occidentales. D’ici à 2050, l’Afrique verra sa population doubler. Il y aura alors 2,5 milliards d’Africains dont la moitié aura moins de 25 ans. C’est une véritable bombe à retardement pour une Europe plongée dans une profonde crise sociale et identitaire et qui voit sa population décliner. Entre 2015 et 2017, 1,6 millions de migrants sont entrés illégalement en Europe. Depuis le début de l’année 2018, 24700 interpellations ont eu lieu dans mon département des Alpes-Maritimes à la frontière franco-italienne... Ce chaos migratoire menace notre mode de vie et alimente des mafias de passeurs qui prospèrent sur la misère humaine. Ce n’est pas ce monde que je souhaite pour nos enfants. Le pacte de Marrakech va accentuer ces problèmes puisqu’il est animé par une idéologie dangereuse qui considère que l’immigration massive est une fatalité à laquelle les nations doivent se résigner. Avec les Républicains, nous refusons cette soumission idéologique.
Selon un sondage récent du JDD, près de huit Français sur dix affirment ne plus vouloir accueillir davantage d’immigrés. Le président aurait-il dû les consulter avant de signer ?Je pense que l’immigration n’est pas une chance mais d’abord un drame. Un drame humain pour ceux qui doivent quitter leur terre, un drame social et identitaire pour les pays qui voient entrer sur leur sol des millions d’immigrés qui souvent ne parlent pas notre langue et auxquels nous n’avons ni travail, ni logement, ni avenir serein à proposer. Emmanuel Macron n’est pas connu pour son sens de l’écoute et de l’empathie : il devrait faire attention car la colère du peuple se retourne aujourd’hui contre lui. Au lieu du mépris, il devrait prendre en compte ce rejet de l’immigration de masse et incontrôlée.
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L’ONU préconise, dans ce texte, de supprimer les subventions des médias qui se rendraient coupables de discrimination à l’encontre des migrants. Que vous inspire cette mesure ?Cela fait longtemps qu’une certaine presse diffuse une pensée unique et politiquement correcte sur l’immigration. Certains mots sont tabous et certaines idées sont diabolisées du débat public. Avec ce pacte, les États seront désormais incités à punir tout discours médiatique qui tendrait à « stigmatiser » les migrants, sans qu’on sache à quoi renvoie ce mot de stigmatisation. Relayer les paroles de Français qui ne veulent pas qu’on accueille des migrants serait donc interdit ? C’est purement et simplement un droit à la censure intellectuelle qui est contraire à notre tradition républicaine.
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