Sale temps pour les drogués ! Le ralentissement des échanges et la fermeture des frontières ont marqué un coup d’arrêt dans le trafic de stupéfiants. Difficultés d’approvisionnement, augmentation des prix, réduction de la consommation : C’est tout un marché parallèle en difficulté.
Début avril,
les prix du cannabis auraient ainsi doublé ou triplé ! Dans ce domaine, les drogués citadins sont naturellement plus touchés puisqu’ils consomment majoritairement de la résine en provenance du Maroc, les « rats des champs » bénéficiant quant à eux souvent d’une production locale en herbes, qui a par ailleurs souvent le mérite de ne pas être coupée avec d’autres substances toxiques…
Concernant
les drogues dites dures, leur production lointaine engendre naturellement une
pénurie.
La
cocaïne issue du continent sud-américain et l’héroïne en provenance d’Afghanistan deviennent ainsi plus difficilement accessibles.
Vendeurs à la peine, consommateurs en manqueCe problème d’
approvisionnement en drogue n’est pas sans poser des problèmes. Tout d’abord, ceux qui vivent du commerce de ces produits risquent de tirer la langue, ce qui peut rapidement
tourner à l’émeute de banlieue. Quant aux consommateurs, ils pourraient se reporter sur les produits disponibles, alcool et anxiolytiques, voire sur des drogues plus dangereuses que celles qu’ils consomment habituellement mais qui auront le mérite d’être disponibles au moment de la consommation.
Drogue Info Service affirme avoir enregistré
une hausse de 6% des appels pour les quinze premiers jours d’avril par rapport à mars avec majoritairement des consommateurs de cannabis.
Banalisation de la drogue, la légalisation avance pas à pasFace aux problèmes que suscite le confinement pour les drogués et les vendeurs,
le discours semble de plus en plus permissif. En effet, la crainte d’une révolte des banlieues et l’absence de politique de santé cohérente vis-à-vis de la drogue incitent plus que jamais la majorité, appuyée par une large partie des médias, à la
banalisation de la consommation de drogue.
Ainsi, un article du Point n’hésite pas à évoquer
le quotidien de drogué d’une institutrice, comme si la consommation quotidienne de cannabis par une personne en contact permanent avec des enfant était tout à fait anodine. Suit le récit d’un professeur, une femme également, qui aurait « sniffée » un gramme, seule, de cocaïne, la première nuit du
confinement…
Une banalisation qui devrait profiter aux tenants de la légalisation, les personnels associatifs et autres travailleurs sociaux du secteur étant largement favorables à celle-ci. L’association Gaïa, réclame par exemple l’ouverture de plus d’espaces de consommation. Si ceux-ci venaient à s’ouvrir près des écoles, cela entraînera naturellement des conflits avec les parents mais cela permettra aussi à l’enseignante du Point de pouvoir prendre sa dose à la sortie du travail !
Olivier Frèrejacques