« Les économies du G20 vont subir la récession la plus violente de l’histoire moderne », voilà à quoi s’attendent les économistes depuis l’arrivée du coronavirus. L’ampleur du choc va dépendre de la réaction des gouvernements, des banques centrales et de la durée du confinement.
Cette crise aura, quoiqu’il arrive, des conséquences plus destructrices que celle de 2008 car elle ne touche pas seulement le système financier mais bien l’ensemble de l’économie réelle avec un effondrement de la production et du marché de l’offre et de la demande. Tout y passe à l’exception de la pharmacie, la vente en ligne et quelques secteurs de l’industrie comme l’agroalimentaire, les équipements, les produits sanitaires.
Selon plusieurs économistes, la croissance française pour l’année 2020, devrait s’établir entre -1,4 et -2% sur un scénario de fin de crise en juin. L’agence Moody’s voit celle de la Chine à plus de 3%, qualifiant ce taux de faible pour le pays. De son côté, Goldman Sachs prévoit -3,8% pour les États-Unis, la pire contraction de l’économie américaine depuis la Seconde guerre mondiale.
Question chômage, le cabinet Capital prévoit un bond à 12% en zone euro d’ici fin juin avant une embellie au deuxième semestre. Outre-Atlantique, le président de la Réserve fédérale de Saint Louis s’attend à le voir s'envoler à 30% dans les mois à venir, de quoi perturber les plans de réélection du président Trump.
Concernant l’évolution des prix, l’incertitude est de mise. On peut tout de même s’attendre à une baisse avec la chute de la demande. Une hausse est d’ores et déjà à exclure en zone euro puisqu’une dévaluation de la monnaie unique relève du mythe.
Enfin la dette publique va rester un problème tout fait mineur dans la tête des gouvernements qui tentent de sauver les meubles. D’autant que les taux sont historiquement bas voire négatifs depuis 2014, une gageure pour les épargnants qui ne voient pas leur compte augmenter. En tout cas, face à l’urgence, de Washington à Berlin, en passant par Bruxelles, les politiques de rigueur ont été remplacées par des plans de relance valant des milliers de milliards de dollars. La planche à billets n’est pas prête de s’arrêter…
Pierre Bergerault