Comme nous vous le révélions dans notre
journal télévisé du jeudi 26 mars,
la surveillance se développe en France. D’un côté, les drones de la police ont fait leur apparition dans plusieurs villes de France pour veiller à la bonne tenue du confinement, de l’autre, la commission européenne a demandé aux opérateurs téléphoniques de
fournir les données de leurs clients afin d’analyser les déplacements. C’est désormais chose faite. En effet, l’opérateur Orange vient de communiquer les premiers chiffres. Selon les données dévoilées, 1,2 millions d’habitants d’Ile-de-France, soit 17% des habitants du Grand Paris, auraient quitté la région entre le 13 et le 20 mars pour rejoindre la province, à l’heure où le pays basculait dans le confinement total pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Établis à partir de la
géolocalisation des abonnés de l’opérateur, ces chiffres ont été transmis notamment aux préfectures en ayant fait la demande, à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, au SAMU ou à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, l’Inserm.
Si cette pratique a tout du pistage en règle,
le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a assuré qu’il s’agissait avant tout d’une méthode pour permettre aux centres hospitaliers d’anticiper d’éventuels foyers de contamination. Par ailleurs, les données auraient été “anonymisées” et fournies non de façon individuelle mais sous la forme d’agrégats statistiques représentant environ 50 000 personnes. Elles ne permettraient pas de localiser individuellement les personnes mais plutôt de dire combien se trouvent dans une portion de territoire à un moment donné.
Malgré ces justifications, l’opérateur, qui compte 24 millions d’utilisateurs en France, peut les garder à l’œil et il n’est pas exclu que les données soit, un jour, transmises de façon individuelle.
Thibault Bastide