Souvent porté en exemple de la francophonie,
le Québec perd de sa superbe en matière de langue française. De moins en moins pratiquée dans l’ensemble du Canada, la langue française, déjà éprouvée par deux décennies de réseaux sociaux, poursuit son inexorable déclin.
Pour l’ensemble du pays,
6,8% des Canadiens anglais parlent français, une proportion minoritaire qui s’explique en partie par la position démographique défavorable aux locuteurs francophones dans un pays comprenant dix États, dont un seulement a pour langue officielle et unique le français : le
Québec.
Élément inquiétant : dans le pays de l’érable, l’utilisation du français connaît
également un recul dans la sphère privée, ce qui laisse envisager une baisse généralisée de la pratique pour les années à venir. Interrogé par le quotidien Le Figaro, le démographe québécois, Marc Termote, explique que ce déclin est continu depuis l’utilisation de données statistiques linguistiques en 1971.
Outre le facteur démographique, le facteur politique est prégnant dans ce domaine. Ainsi, les lois sur le bilinguisme mises en place par le Premier ministre Pierre Elliott Trudeau (père de l’actuel chef du gouvernement Justin Trudeau) il y a maintenant un demi-siècle n’ont en réalité jamais été appliquées. Plus généralement, la marginalisation de la langue française au Canada puise ses racines dans la rivalité historique entre l’Empire britannique et la France qui a vu triompher le monde anglo-saxon.
Si quelques ambassadeurs politiques ou culturels québécois font de la résistance, à l’image de la journaliste et romancière Denise Bombardier ou du Parti Québécois (formation politique de centre gauche attachée à la francophonie), la langue de Molière semble gravement menacée au pays de Céline Dion.
Olivier Frèrejacques