Ce mercredi matin, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est exprimé sur l’attentat de Rambouillet. Au micro de France Inter pour évoquer le nouveau projet de loi antiterroriste, le ministre a évoqué le tueur, Jamel Gorchene: « voilà un homme qui, manifestement, n’était pas détectable ».De son côté, le procureur antiterroriste Jean-François Ricard, déclarait dès le 25 avril que la
radicalisation de l’assaillant paraissait
« peu contestable ». Arrivé illégalement en France en 2009,
Jamel Gorchene partageait de très nombreux contenus sur son profil Facebook. Des contenus
de plus en plus centrés sur l’islamisme, soutenant les actions du président turc Erdogan, ou relayant des prédicateurs salafistes comme Zakir Naïk, un Indien visé dans son pays par une enquête pour financement du terrorisme. Le thème de l’ «
islamophobie », agité en permanence par certains médias et certaines personnalités l’obsédait : il partageait régulièrement des publications de Yassine Belattar ou de Marwan Muhammad, ancien directeur du CCIF (Conseil contre l’islamophobie en France) sur le sujet.
La décapitation de Samuel Paty a visiblement marqué un tournant dans la radicalisation de Jamel Gorchene. Quelques jours après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie, l’individu note sous sa photo de profil Facebook : « Respect pour Mahomet » et une phrase en arabe expliquant qu’il est interdit de toucher au Prophète.
Un profil « pas détectable » selon Gérald Darmanin alors même que sa radicalisation ne laissait paraître aucun doute. Si Jamel Gorchene a pu passer inaperçu, il y a donc fort à parier que de nombreux profils aussi “peu détectables” par les autorités sur le territoire français soient en effet aussi peu détectés…