Le Gouvernement français a annoncé qu'il répondrait favorablement à la demande du Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH), qui souhaite un rapport d'observations ainsi que le maintien provisoire des soins de Vincent Lambert, tétraplégique depuis 2008 à Reims. Toutefois, le ministre de la Santé Agnès Buzyn a déclaré dimanche que la France n'était pas tenue légalement de respecter cette demande.
"En état végétatif, pas handicapé"
"Aujourd'hui, juridiquement parlant, tous les recours" dans cette affaire
"sont arrivés au bout, et toutes les instances juridictionnelles, qu'elles soient nationales ou européennes, confirment le fait que l'équipe médicale en charge de ce dossier est en droit d'arrêter les soins" de Vincent Lambert, a déclaré le ministre sur BFMTV.
"Les parents de Vincent Lambert se sont retournés vers ce comité qui s'occupe des personnes handicapées, et non des personnes en état végétatif comme Vincent Lambert", et cet organisme a demandé de surseoir à un arrêt des soins "parce qu'ils n'ont que la version des parents", estime Mme Buzyn.
"Nous ne sommes pas tenus par ce comité légalement, mais bien entendu nous prenons en compte ce que dit l'ONU et nous allons leur répondre", a précisé le ministre de la Santé.
L'ONU a accordé six mois à l'Etat français pour fournir ses observations au Comité. D'ici là, ce dernier a insisté pour que la France veille à ce que l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert ne soient pas suspendues, en vertu de la convention relative aux droits des personnes handicapées.
Tétraplégique depuis dix ans
Vincent Lambert, ancien infirmier psychiatrique de 42 ans, est tétraplégique à la suite d'un grave accident de la route en 2008. Jusqu'ici, les différentes décisions d'arrêter ses soins n'ont jamais été mises en oeuvre, freinées par de multiples recours juridiques successifs.
L'affaire, devenue un symbole du débat sur l'euthanasie en France déchire sa famille depuis six ans : Ses parents, un demi-frère et une sœur s'opposent à l'arrêt des soins; Son épouse Rachel, son neveu François et ses cinq frères et sœurs dénoncent un acharnement thérapeutique.
7sur7