Pour Jeannette Bougrab, docteur en droit public de la Sorbonne, ancienne présidente de la HALDE et ancien secrétaire d'Etat, "L'affaire du voile chez Etam montre notre faiblesse face à une minorité bruyante".
Le témoignage d'une adolescente voilée affirmant avoir été victime de discrimination à l'embauche dans une boutique Etam a entraîné une vive polémique. La marque a suspendu une employée. Jeannette Bougrab y voit un signe de plus de notre faiblesse face à l'islamisme qui cherche à imposer sa loi.
Voici un entretien réalisé par Le
FIGAROVOX :
Une étudiante portant un hijab assure, dans une vidéo, avoir été mal reçue par la responsable d'un magasin Etam à qui elle demandait du travail. Face aux appels au boycott, l'enseigne a mis à pied sa salariée. A-t-elle eu raison de le faire?Jeannette BOUGRAB.- Qu'une responsable d'une boutique de lingerie ait été méprisante et odieuse, je veux bien le croire. Mais il ne faut pas se tromper de combat. Aujourd'hui le voile islamique est devenu un étendard politique. Sa signification a été reconstruite, détournée, instrumentalisée par les islamistes obsédés par le corps de la femme. La femme ne s'appartient pas.
Le voile est le signe de cette volonté hégémonique des intégristes musulmans d'imposer leur monde. En décontextualisant totalement ce cas d'espèce, on nous présente une version arrangeante de cette triste affaire et ainsi d'occulter le sens réel et profond de cette énième provocation contre la laïcité. Les islamistes dans les démocraties et les États de droit testent nos limites pour demain pouvoir les franchir plus facilement.
La mise à pied de cette salariée à la suite d'une campagne calomnieuse et violente montre notre faiblesse face à une minorité bruyante qui aura toujours raison face à une majorité silencieuse.
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