Une démonstration implacable ! Depuis son élection à la tête du Conseil régional en janvier 2016, Xavier Bertrand a mis en œuvre une politique de rigueur et, même, d'austérité infligée aux lycées dont la charge est pourtant une attribution essentielle et historique des conseils régionaux (...).
Cette politique a affecté le fonctionnement courant des lycées, (...) 70 % des lycées des Hauts-de-France verront leur dotation diminuer en 2019 par rapport à 2018, ce qui est tout-à-fait considérable.
Mais cette politique a aussi affecté le patrimoine par divers procédés touchant les crédits d'investissement, allant de multiples programmations pluriannuelles à l'abandon pur et simple de certains projets. Autre méthode : la révision à la baisse des moyens pourtant nécessaires à l'entretien des bâtiments, l'ensemble risquant d'entraîner une dégradation du patrimoine faute de moyens suffisants (...)
Le dernier exemple de l'internat du lycée Gustave Eiffel d'Armentières est à cet égard édifiant. Ici, selon les témoignages de parents et d'élèves, les internes n'ont plus d'eau chaude dans les douches depuis deux ans, et certaines chambres n'ont plus de chauffage. (...)
Ayant interpellé Xavier Bertrand par question orale au sujet de ces deux derniers établissements, il m'a été assuré que les problèmes étaient en voie de règlement et que le Conseil régional était particulièrement attentif au bon fonctionnement des lycées régionaux. L'exemple d'un internat privé d'eau chaude depuis deux ans montre qu'il n'en est rien et que la médiatisation reste la seule issue des usagers.
Quelles conclusions tirer de ces constats ? Peut-être simplement que les lycées, charge obligatoire des Régions, ne représentent pas une priorité pour le président du Conseil régional des Hauts-de-France qui préfère visiblement diriger son action vers d'autres objectifs appuyés par d'autres dépenses, pas forcément obligatoires, mais peut-être plus porteuses sur les plans médiatique et politique. Ce qui indique que les déclarations d'intention de Xavier Bertrand de faire de la politique autrement au moment où il a été élu n'étaient, finalement, qu'une action de communication sans lendemain.
André Murawski
Conseiller régional des Hauts-de-France