Edition spéciale Vincent Lambert
La mort de Vincent marquera un moment dramatiquement historique. Il est de nouveau possible en Europe et en France de tuer un homme uniquement pour ce qu’il est. L’idéologie est en marche au prix de vies innocentes. Devant une telle victoire de la culture de mort, massive depuis la légalisation de l’avortement, force est de se le demander : à qui le tour ? Quand un pays peut décider froidement de tuer un handicapé, oui, force est de se le demander : à qui le tour ? En état de conscience minimale, telle était la situation de Vincent, ce qui est médicalement un handicap. D’où la nécessité de maintenir un code de communication avec lui. Ce que les tenants de la mort nomment « acharnement des parents ». Et quand la plus riche des libertés humaines, la vie, même handicapée, même limitée, est euthanasiée, qui peut ne pas se le demander aussi : à quoi le tour ?
Le progressisme est une idéologie mortifère et liberticide
A vrai dire, il y a belle lurette que les fous ont pris possession de l’asile. Le cœur du pouvoir, sous toutes ses formes, demeure progressiste, et la mort de Vincent le rappelle à chacun. Elle rappelle aussi que ce même progressisme n’a aucune limite, aucun tabou, aucun respect de la nature humaine, qu’il peut s’attaquer à toute personne et à toute chose, uniquement par soif idéologique de réaliser le désir individuel devenu une divinité. Le macronisme restera historiquement marqué au fer rouge par la mort de Vincent Lambert, jeune homme handicapé. Le macronisme est le stade suprême du progressisme, là où les mots perdent tout sens, quand « handicapé » devient « état végétatif » ou quand « nourri et hydraté » devient « maintenu en vie » et « acharnement thérapeutique », ou encore lorsque « soin » devient « traitement ». Il n’y avait pas d’acharnement médical puisque Vincent n’était pas maintenu en vie. Il était en vie, simplement. Ce sont des soins en même temps que le socle de la vie – la nourriture et l’hydratation du corps – qui ont été enlevés à Vincent. A qui le tour ?
Il semble qu’il n’y ait pas eu d’autre « solution » finale que l’arrêt de cette vie, à écouter les tenants de « la mort dans la dignité », comme ils disent. Pourtant, des handicapés tels que Vincent vivent dans des centres spécialisés. Pourtant, les parents de Vincent étaient prêts à le recueillir et à le soigner. A permettre à la vie de conserver ce qu’elle possède en propre, l’espoir. Quand une société peut ôter la vie dans le ventre d’une femme tout en promouvant la PMA pour des femmes aptes à avoir des enfants, en attendant la location des ventres ; quand une société peut se débarrasser de ses handicapés vivants… A qui et à quoi le tour ? A ceux qui ne pensent pas ou n’écrivent pas ce qu’il faut ? Monsieur le président, c’est pour bientôt les autodafés de livres de penseurs « dégénérés » en place publique ? Monsieur le président, et si Vincent était un homme ? L’Histoire, Monsieur Macron, vous posera cette question. Et elle vous jugera. •