Éditorial – Mobilisation générale !
Edouard Philippe nous a délivré mercredi son discours de politique générale. Il s’agit du lancement de l’acte II de la présidence Macron, un acte II censé s’achever par une nouvelle victoire électorale, au printemps 2022.
Cette déclaration intervient au moment où Macron sort de sa défaite électorale des élections européennes, une défaite transformée en victoire par la grâce des médias et le talent de ses communicants. Elle intervient également au moment où l’opposition est ratatinée. La droite molle est devenue carrément liquide, la gauche molle, moyennement dure ou extrêmement dure, est réduite à un alignement de groupuscules. Qui l’eût cru ? Quant aux écologistes, leur score a été obtenu par transfert de voix des gauches voulant voter utile. Reste, bien entendu, le Rassemblement national qui, par effet de symétrie, va recueillir un profit maximum de cette bipolarisation en cours, ce qui est une bonne chose, et qui devient de ce fait le seul opposant, un peu à la façon de la vie politique américaine.
Le programme du gouvernement tel que nous l’a vendu Edouard Philippe mercredi comporte
grosso modo deux volets : un volet économique (retraite, chômage, fiscalité) et un volet sociétal (PMA, lois bioéthiques, immigration, place de l’islam en France, etc.). Le volet sociétal est à gauche, le volet économique est à droite. Entre une gauche convertie à l’économie de marché et une droite ayant totalement renoncé à ses valeurs autres que boursières, le gouvernement aura uniquement le souci de naviguer à la godille, pour éviter de trop concéder à la droite sur le terrain économique, les idoles et les totems de la gauche devant être déboulonnés avec prudence.
Mais pour la droite nationale, pour le courant identitaire et souverainiste, que l’on appelait nationaliste, autrefois, et même nationaliste intégral, du temps de Charles Maurras, les questions sociétales, éthiques, mémorielles, et de souveraineté, passent avant tout autre sujet, y compris avant les questions économiques et sociales.
La famille attaquée comme jamaisCertes, il y a des choses à dire sur un programme qui néglige, voire pilonne, les plus faibles : les retraités, les chômeurs, tout particulièrement. Mais notre mobilisation doit se faire d’abord et avant tout sur un autre terrain, sur le terrain de la défense de la famille, attaquée comme jamais, de la défense de la vie, menacée comme jamais,
Edouard Philippe annonce pour septembre un projet de loi bioéthique qui concernera au premier chef la généralisation, à toutes les femmes, de la procréation médicalement assistée. On voit très bien ce que sous-entend ce projet de loi. Il est la suite logique du mariage gay de la présidence Hollande. Et il précède un cortège de projets de lois allant dans le sens de la marchandisation des corps et de l’euthanasie, de l’atteinte à la vie.
Mobilisons-nous certes pour défendre notre souveraineté économique et notre droit à la préférence nationale sur ce plan et sur les autres. Mobilisons-nous pour défendre nos retraités et nos chômeurs, et faisons litière de cette vision caricaturale de chômeurs crispés sur leurs privilèges et préférant toucher des allocations plutôt que de travailler.
Mais mobilisons-nous d’abord et avant tout – c’est l’urgence dans le calendrier, et c’est l’urgence dans la gravité – pour contrer ce projet de loi bioéthique, un projet de loi plus exactement sans éthique. Nous devons tirer les leçons de l’échec des mobilisations pourtant gigantesques de 2012-2013 contre le mariage homo, qui péchaient sans doute par un pacifisme outrancier et naïf. C’est à une mobilisation générale que nous sommes appelés aujourd’hui. Septembre, c’est demain. Dans cette nouvelle bataille pour la famille,
Présent n’a pas l’intention de rester en retrait.