Offensive pro-euthanasie à l’Assemblée nationale ! Aujourd'hui, le groupe Libertés et territoires présente un texte dit sur la fin de vie visant à légaliser l’euthanasie.Un texte qui s’inscrit dans une dynamique d’assaut médiatico-politique sur les questions dites éthiques. Outre la
PMA dont le texte a été adopté en 2ème lecture en juillet à la chambre basse, la question de l’extension de l’avortement est revenue à plusieurs reprises avec comme point d’orgue, date pas choisie au hasard, le lundi de Pâques et une liste de personnalités allant de la chanteuse Vanessa Paradis à l’ancien ministre Najat Vallaud-Belkacem.
Et désormais
c’est à l’euthanasie de revenir sur le devant de la scène. La proposition de loi, elle, n’est pas nouvelle. Enregistrée à la présidence de l’Assemblée le 17 octobre 2017, elle ressort des cartons cette semaine à la faveur d’une niche parlementaire.
A la manœuvre : le groupe
Libertés et territoire regroupant d’anciens LREM, PS et élus régionaux de Corse notamment.
Les quatre signataires sont Olivier Falorni, Jeanine Dubié et Sylvia Pinel, tous trois rattachés financièrement au
Parti Radical de Gauche, en pointe sur ces sujets. En outre, le texte est aussi à l’initiative de Stéphane Claireaux, toujours membre de LREM et dans le groupe parlementaire de la majorité.
Dans un contexte de crise sanitaire et économique inédite, l’arrivée d’un tel texte a de quoi étonner. En effet, alors que la majorité de la population met sa vie de côté, les étudiants en tête, pour préserver les personnes âgées d’un virus, une telle offensive pour proposer à ces même anciens d’en finir peut paraître un peu déplacée…
Une gestion de la vieillesse qui étonne alors que de nombreuses personnes âgées sont mortes lors du premier confinement faute de pouvoir accéder aux soins et aux hôpitaux. C’est là tout le paradoxe de la gestion de la crise du
Coronavirus et plus généralement de la
gestion médicale en France.
Une gestion qui vise à protéger les plus faibles, majoritairement les plus âgés alors qu’EN MÊME TEMPS, on les prive de soins faute de lits dans les hôpitaux et on les pousse à en finir via l’euthanasie. Euthanasie dont les limites dans le fameux « choix » ont récemment été illustrées par le cas Jacqueline Jencquel qui avait planifié sa mort avant de se rétracter dans un mauvais sketch orchestré par le journaliste Hugo Clément.
Parallèlement, un décret a autorisé au premier puis au deuxième confinement l’utilisation du
Rivotril, puissant sédatif utilisé en soins palliatifs par des professionnels et utilisable désormais à la maison par un praticien de santé avec un usage qui peut laisser songeur…
Et si le pouvoir n’est pas à un paradoxe prêt sur la question de l’euthanasie, la proposition de loi, elle, peut aboutir même si rien n’est joué. En effet, en votant en faveur du texte, la majorité montrerait son ouverture à des députés qui ne se sont pas de son sérail et feindrait donc l’ouverture. D’un autre côté, la majorité se ferait aussi voler la vedette, si l’on peut dire, pour un élément qui devrait se retrouver dans le prochain programme présidentiel d’Emmanuel Macron.
Le risque est aussi de se chamailler avec
Les Républicains sur un sujet d’apparence secondaire en pleine tractation pour 2022. Illustration de ce dernier point : 2952 amendements ont été déposés sur la proposition de loi avec une très large majorité émanant du groupe LR.
Côté associatif, les officines pro-euthanasie comme l’ADMD ont pris la balle au bond diffusant des clips défendant leur position. On y retrouve l’ancienne chanteuse Line Renaud ou encore Bertrand Delanoë qui s’est semble-t-il extrait des agapes tunisiennes où l’ancien maire de Paris connaît apparemment une nouvelle jeunesse…
Face à ces témoignages très « star système » en faveur de l’euthanasie, le philosophe Michel Houellebecq a étonnement pris la plume contre une telle initiative législatives
dans Le Figaro proposant un panel d’arguments parfois originaux pour arriver à une conclusion limpide et percutante. Pour l’auteur à succès, une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect.