Selon un document de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de Seine-Maritime, cité par Libération, 53 policiers ont présenté des symptômes d’intoxication plusieurs jours après l’incendie de Lubrizol le 26 septembre dernier. La plupart d'entre eux ont opéré sans masques de protection, car il n’y avait «pas de toxicité des fumées» et «pas de risque chimique».
«les premiers effectifs étaient sur place sans être porteurs de masques», a indiqué le chef de la DDSP, Philippe Trenec, dans un document daté du 3 octobre. Ce jour-là, 23 agents ont été envoyés afin d'établir un premier périmètre de protection, alors que 86 fonctionnaires ont été déployés sur les lieux vers 9 heures du matin.
«Aucune instruction n’était transmise» par les autorités pour «procéder à la protection des fonctionnaires à l’aide d’équipement de type NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques, Chimiques)», a fait savoir Philippe Trenec. Une absence d'instruction expliquée notamment par le fait que «les points tenus par les policiers se trouvaient uniquement sur la rive gauche de Rouen alors que le panache de fumée s’échappait verticalement et déviait sous l’effet du vent vers la rive droite». Les agents n'étaient donc pas exposés directement aux fumées.
Des masques en papiers distribués par manque d'équipement disponible
Ce n'est que vers 8 heures du matin que le panache de fumée a commencé à se rapprocher des lieux. Un major de la compagnie d’intervention a alors ordonné que des masques NRBC soient distribués aux policiers. Une demande qui n'a pu être que partiellement satisfaite, car il n’y avait que 25 équipements disponibles. Plus tard, des «masques papiers» ont été distribués aux policiers, à la demande de Philippe Trenec, soit plus de huit heures après la première alerte. Il a par ailleurs été conseillé aux policiers ne pas rester «plus de quatre heures sous le panache de fumée et de porter ce masque de papier». Des symptômes d’intoxication auront finalement été signalés auprès de 53 des policiers présents sur les lieux lors de l’incendie.
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